Quelles priorités pour la politique sociale en Europe en vue de la présidence française de l’Union européenne ?
Confrontations Europe et le bureau de Paris de la Fondation Friedrich-Ebert ont organisé un débat en ligne franco-allemand d’1h45 sur les perspectives de l’Europe sociale en vue de la présidence française du Conseil de l’Union européenne.
Depuis le début de la pandémie, l’Union européenne a plongé dans une crise économique qui a percuté son modèle social et bouleversé la vie d’un grand nombre de ses citoyens. Dans ce contexte, le chômage et les inégalités sociales ont non seulement augmenté dans l’UE mais sont également répartis de manière inégale entre les Etats membres. Si les fonds de relance ont été une réponse forte apportée à la crise, ils ne règlent pas fondamentalement les déséquilibres économiques et sociaux dont souffre l’Europe, et qui menacent désormais de s’aggraver sous l’effet de la crise.
Depuis quelques années, l’Union européenne a pourtant remis à l’agenda la question sociale. Sous l’impulsion de la Commission européenne, la mise en œuvre des principes du « socle des droits sociaux » est censée niveler par le haut le droit social dans les Etats membres et permettre la réalisation d’objectifs concrets en matière d’égalité, de formation, de conditions de travail et de protection sociale. C’est désormais à la présidence française du Conseil de l’UE qu’il reviendra de poursuivre ces objectifs sociaux, notamment par la concrétisation de trois grandes ambitions : le projet de directive sur les salaires minimum, le projet de directive sur la transparence salariale ainsi qu’une directive sur les droits des travailleurs des plateformes. La compétence de l’Union étant limitée en matière de politique sociale, l’avancée de ces dossiers dépendra en grande partie de la capacité des Etats membres à dépasser leurs profondes différences culturelles et politiques dans ce domaine, alors que le débat qui monte sur les règles de gouvernance économique de l’UE et les investissements écologiques pourrait avoir un impact important sur les priorités des Etats et leurs marges de manœuvre budgétaire. A cet égard, l’agenda français de la présidence de l’UE appelle un dialogue profond avec les acteurs politiques, économiques et sociaux des autres Etats membres, au premier rang desquels figurent son principal pays partenaire, l’Allemagne.
Dans ce contexte, où se trouvent les voies de passage entre les attentes de l’Allemagne et les priorités de la présidence française de l’Union ? Quel rôle le tandem franco-allemand peut-il jouer pour faire progresser l’Europe sociale et associer les autres Etats membres dans leur démarche? Comment renforcer la place de la dimension sociale de l’Union face à la prééminence des règles budgétaires et économiques ? Quelle doit être la stratégie européenne pour éviter que l’ambition environnementale de l’UE, qui est par ailleurs vitale, ne conduise à écarter la question sociale, qui serait considérée comme moins urgente ? Comment inscrire l’agenda social dans le débat sur la possible réforme de la politique budgétaire et économique de l’Union européenne ?
Programme
18h Mots d’accueil
Michel Derdevet, président de Confrontations Europe
Thomas Manz, directeur du bureau parisien de la Fondation Friedrich-Ebert
18h10 Priorités de l’agenda social de la présidence française
Jérôme Brouillet, secrétaire général adjoint des affaires européennes auprès du Premier ministre
18h20 Commentaires
Angelika Glöckner, députée allemande, membre de la commission des Affaires sociales du Bundestag, membre de l’Assemblée parlementaire franco-allemande
Vincent Charlet, délégué général de La Fabrique de l’industrie
Tanja Bergrath, directrice du bureau européen du DGB à Bruxelles
18h50 Débat avec les participantes et participants
animé par Catherine André, rédactrice en chef adjointe d’Alternatives Economiques, cofondatrice et directrice éditoriale de Voxeurop
Traduction simultanée français-allemand
Friedrich-Ebert-Stiftung
Bureau de Paris
41 bis, bd. de la Tour-Maubourg
75007 Paris
France