22.02.2022
Security Radar 2022 : Naviguer dans le désarroi de la sécurité européenne
Messages clés :
- Une très grande majorité de personnes souhaitent que la paix et la coopération constituent des priorités politiques. Les décideurs politiques doivent proposer des idées et des initiatives pour parvenir à un cadre international plus stable. La gravité et la complexité de la situation en Europe ne devraient pas être des motifs d’inaction, de complaisance ou de fatalisme. Les résultats de l’enquête montrent que de nombreux obstacles se dressent sur la route du progrès et qu’un travail colossal semble nécessaire pour les surmonter, mais les citoyens sont pleinement conscients des difficultés et des dilemmes qui se posent.
- Le pragmatisme est la marche à suivre pour sortir de l'impasse actuelle. Une approche pragmatique pourrait s’appuyer sur une palette d'instruments variés, la pensée TINA (« Il n'y a pas d'alternative ») devant être écartée. Le public ne perçoit pas de contradiction entre les politiques étrangères fondées sur des intérêts et celles fondées sur des valeurs. En ce qui concerne les instruments à utiliser, les moyens militaires, économiques et diplomatiques sont acceptés, bien que la diplomatie soit largement préférée au recours à la force ou à l’application de sanctions. Les sondés ne considèrent pas l’idéologie ou les valeurs comme des obstacles au dialogue et à la négociation. Une grande majorité de répondants sont favorables à la coopération avec d’autres pays, même si ceux-ci ne partagent pas les mêmes valeurs. Ce pragmatisme donne aux gouvernements l’élan et la marge de manœuvre nécessaires pour élaborer des politiques audacieuses en vue d’assurer la sécurité coopérative.
- Le débat sur la sécurité européenne doit être relancé en s’appuyant sur les cadres existants. Plusieurs éléments de l’enquête montrent des signes de soutien du public à la reprise de négociations sérieuses sur la sécurité européenne dans le cadre des institutions multilatérales. Mus par un sentiment d'appartenance à l’Europe et conscients de la dépendance mutuelle entre les pays, les sondés sont disposés à coopérer. Les institutions multilatérales, notamment les Nations Unies et l’OSCE, sont perçues de manière positive et font encore l’objet d’un niveau de confiance élevé.
Conclusions par rapport à la France :
- Les sondés français sont méfiants à l'égard des institutions civiles et font davantage confiance à l’armée (80 %). Seuls 23 % font confiance aux médias – un faible pourcentage comparable à celui de la Russie – et 24 % seulement estiment que les informations diffusées par les médias sont objectives et étayées par des faits, contre 47 % en Allemagne.
- 60 % des répondants français croient que les actions militaires dans d’autres pays sont un moyen légitime de prévenir les dangers qui menacent leur pays. Ce pourcentage est plus élevé que la moyenne de l’enquête (40 %).
- La Russie est moins perçue comme une menace par les répondants français (45 % sont d’accord, 37 % ne sont pas d’accord) que dans la plupart des pays sondés de l’UE et de l’OTAN.
- Seuls 27 % des sondés français sont d’accord avec l’objectif politique de renforcer le rôle de l’UE dans le domaine des affaires étrangères et 59 % seulement sont en faveur d’une coopération plus étroite avec l’UE, contre 67 % dans les autres pays de l’UE.
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